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Danseuse chorégraphe Clown
danse
23 juin 2010

lettre à mes élèves

 l’acte de danser.

Lorsqu’on décide d’aller à un cours de danse on a dans ses représentations un certain nombre d’images de danse mais aussi un certain nombre d’image de soi qui se juxtaposent à ces représentations.

Ainsi lors de l’expérience corporelle on se confronte à ce que l’on pense  de soi, du beau, du geste, de l’enseignant, et du groupe.

En fait l’acte de danser pose l’action d’exister auprès de l’autre, des autres et de savoir ce que l’on veut faire avec son corps.

Les séances apportent de nouvelles sensations heureuses mais aussi déroutantes.

Les questions nombreuses qui se posent aux pratiquants peuvent être :

Mais qu’est ce que je fais là ?

Qu’est ce que l’enseignant me demande ?

Est-ce que  j’arrive à faire ce que l’on me demande  ?

Pourquoi c’est étrange, mais cela m’intéresse encore ?

Il y en a bien d’autres………..et vous pouvez en rajouter à la liste.

Et voila que le mental se met à agir et à questionner le sujet en voulant comprendre, maitriser et contrôler son propre corps.

«  Je me suis  inscrit pour apprendre alors il convient que ce soit sérieux et exigeant sinon je n’apprends rien… et je veux progresser…….. »

Cette petite phrase guide le débutant qui met toute sa volonté à s’appliquer pour répondre à la demande.

Faisons- nous de la danse pour maitriser davantage et produire du juste, du beau, du normal ?

Ici se confrontent les pensées pragmatiques des jeunes danseurs et les objectifs de l’enseignant.

Pour ma part le partage, dans les ateliers, l’important c’est que les exercices proposés ouvrent  à de nouvelles sensations sur soi, sur sa sensibilité, sur son vécu, sur son projet au mouvement.

Pour l’instant je ne parle même pas de danse mais de mouvement.

« Est-ce que je me vois belle dans ses jeux de corps ? » 

« Est ce que je ne voudrais pas plutôt reproduire un geste joli présenté par le professeur ? »

 Là s’effectue un énorme dilemme car le jeune danseur sait qu’il a en face de lui une professionnelle qui connait une certaine danse et des beaux mouvements et c’est donc plus simple pour lui  alors, de les reproduire.   

Dans son mental  il ne se fait aucune confiance et il veut apprendre une belle danse afin de maitriser son corps. Il ne lui vient pas à l’idée qu’il peut faire ses propres mouvements  et s’approprier avec conscience son mouvement dansé unique et singulier.

La danse contemporaine nait de ce que chacun vit dans ses mouvements, ses éprouvés et les reconduit avec des intentions  précises, dans un projet commun et construit autour d’une certaine chorégraphie dirigée. Ce processus là demande d’une certaine façon  de s’aventurer à lâcher ses propres représentations et à découvrir de nouvelles perceptions de l’intérieur de soi  sans référence à une image imposée par un modèle.

Etre dans la danse n’est pas si facile que ça, c’est être dans le présent.

 Bien sure s’exercer dans cette voie là, demande du temps, de la persévérance, et de la répétition. Dans une année on ne peut pas changer ses habitudes de penser, de bouger et de regarder. Le temps fait son action dans cette pratique et  les transformations se passent et ailleurs où on les aurait espérés.

 La, réside, toute l’énigme de l’être.

Personnellement j’aime à regarder les jeunes danseurs, je veux dire ceux qui ne sont pas professionnels et qui débutent cette pratique, comme loisir une fois par semaine.

Quand je vous regarde bouger, évoluer, danser, je vois des humains si vrais,  si justes et si touchants que vous  m’émouvez…………………………………

Là, je trouve toute la beauté des genres humains dans cet instant de regard.

Je vois des hommes qui s’élèvent au rang d’artiste car ils donnent leurs générosités aux spectateurs et la face cachée de leur bonté d’âme.

 Dans ces instants là, ils sont si vulnérables et si magnifiquement beaux dans leur présence.

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